==> Le Koh-I-Noor
Ce nom signifie “Montagne de lumière”. La légende indienne veut qu’il portât malheur aux hommes, mais non aux Dieux ni aux femmes. Toute superstition mise à part, l’histoire de cette pierre est fidèle à la légende.
Il fut l’objet de convoitises extrêmement sanglantes et répétitives. Lorsque les Anglais occupèrent le Panjab, en 1849, la toute-puissante Compagnie des Indes s’empara purement et simplement du diamant. Offert à la reine Victoria, elle le fit retailler pour améliorer sa brillance. Son poids passa alors de 186 carats à 109 carats. La reine, très superstitieuse, spécifia dans son testament que si le diamant devait revenir au souverain régnant, il ne devait être porté que par sa femme. Cette volonté fut toujours respectée. Ainsi, en 1937, le Koh-I-Noor devint le centre de la couronne de la reine Elizabeth, épouse du roi George VI. La couronne est aujourd’hui conservée parmi les joyaux de la Tour de Londres.
Le Régent
Il est sans conteste le plus beau diamant de la Couronne de France. Découvert en Inde en 1698, il aurait été dérobé par un esclave travaillant dans les mines du Grand Moghol, qui l’aurait échangé avec le capitaine d’un vaisseau anglais, Thomas Pitt… contre sa liberté.
En 1702, Pitt le fit tailler en Europe. Après deux années de travail, il en sortit un magnifique diamant coussin de 140 carats. Mais Pitt eut toutes les peines du monde à vendre la pierre, car les pires médisances couraient à son propos. En outre, son prix était tellement exorbitant qu’aucun souverain d’Europe, ni même Louis XIV, n’en fit l’acquisition.
Appelé des années durant le “Grand Pitt”, il devint le “Régent” lorsqu’en 1717 Philippe d’Orléans, Régent de France, en fit l’acquisition. Il fut monté avec le Sancy sur la couronne exécutée pour le sacrement de Louis XV en 1722. Puis fut démonté et serti par la suite sur diverses parures.
En 1792, peu après le renversement de la monarchie, il disparut lors du vol du garde-meuble national et refit surface en décembre 1793. Le Régent servit par deux fois à garantir des emprunts contractés pour financer les armées de la Révolution. Ces armées assureront de nombreuses victoires sous Bonaparte.
Le Premier Consul considéra la pierre comme un talisman et se l’appropria en 1800 pour la faire sertir sur son glaive consulaire, puis sur le pommeau de son épée d’apparat lorsqu’il fut sacré empereur en 1804. Après son abdication, l’impératrice emporta le Régent, à l’instar des autres diamants de la couronne, en Autriche. Son père, l’empereur François Ier d’Autriche, l’obligea à les restituer à Louis XVIII, qui les ramena à Paris en 1815. Le Régent fut monté sur la couronne de Charles X en 1824. Napoléon III le fit ensuite porter par Eugénie sur trois bijoux différents. Fort heureusement, il échappa sous la IIIe République à la vente aux enchères des joyaux de la Couronne. On peut l’admirer aujourd’hui dans la galerie d’Apollon du musée du Louvre.
Le Hope
“Le Grand Diamant Bleu” ou “Diamant maudit” de 112 carats. Il ressort que le Hope ait porté malheur à tous ceux qui l’ont possédé. Rapporté des Indes par Tavernier en 1668, il est acquis par Louis XIV. En 1672, il est retaillé en forme de cœur et tombe de 112 carats à 67 carats. Le “diamant de la couronne” comme il est appelé à l’époque a déjà alors une sérieuse réputation de “porte-malheur”. Ceci est dû à la façon dont il aurait été arraché à la statue d’une déesse hindoue, très courroucée depuis. Tavernier fut la première victime du sort : ruiné, il mourut dévoré par des chiens sauvages.
Louis XVI et Marie-Antoinette qui héritèrent de ce gemme furent, quant à eux, guillotinés sous la Révolution. En 1792, en même temps que le Régent, il disparaît pour ne réapparaître qu’en 1830 dans une vente aux enchères à Londres, mais ne pèse plus que 44,50 carats. Wilhelm Fals avait entrepris de retailler pour masquer sa véritable identité. Mais ce malheureux diamantaire se fit tout d’abord voler le diamant par son propre fils, puis mourut de chagrin. Son fils se suicida quelques années plus tard. Le diamant est ensuite acquis par le banquier Henry Philip Hope.
En 1908, il s’en sépare pour rembourser ses dettes, toute sa famille s’éteint rapidement dans la pauvreté. Un prince en devient propriétaire. Il offrit le diamant à une actrice des Folies Bergères qu’il tua peu de temps après. Le possesseur suivant disparut avec ses proches dans un accident de voiture. C’est toute une révolte qui chassa le sultan Abdulhamid du trône peu de temps après l’acquisition du Hope. Une riche Américaine propriétaire du diamant connut elle aussi le malheur : la mort de son fils en voiture, la folie de son mari et l’overdose de sa fille. Enfin, en 1947, la tragédie semble prendre fin. Le diamant est acheté par le joaillier des stars Harry Winston, qui l’offre en 1958 au Smithsonian Institute of Washington.
Le Hope suscite encore aujourd’hui bien des interrogations : le 10 février 2005, un communiqué de presse signalait des études en cours sur le mystérieux diamant.
L'Orloff
L’Orloff vient des Indes et fut découvert au milieu du XVIIIe siècle. C’est un diamant très pur, d’une légère tonalité bleu-vert. Taillé en rose comme un demi œuf de poule, son poids est de 195 carats. Dérobé par un soldat français peu scrupuleux, il est vendu successivement à des marchands qui en tirent des plus-values fabuleuses. Un négociant perse dénommé Khojeh en est le dernier acquéreur. Celui-ci désespère de s’en séparer ne trouvant aucune fortune susceptible de s’y intéresser.
En 1773, il rencontre le prince Grigori Grigorievitch Orloff qui vient de perdre les faveurs de Catherine II de Russie. Il achète ce diamant dans l’espoir de reconquérir le cœur de l’impératrice. Celle-ci accepte le présent, mais fait monter la pierre sur le sceptre impérial de Russie. Tout espoir est perdu. Orloff, éconduit , plongé dans une détresse infinie, perd la raison et finit ses jours interné.
On peut aujourd’hui admirer ce diamant à l’histoire romanesque parmi les trésors du Kremlin.
Cette histoire est à l’image des coutumes contemporaines : le diamant symbolise l’amour. Amour passion parfois, comme l’a été le présent de Richard Burton à Liz Taylor, magnifique poire diamant, le plus gros diamant du monde. Quel plus beau cadeau offrir à une femme pour marquer un événement important que l’on désire partager ?
Ce n’est que depuis le XVe siècle que les femmes portent le diamant. Auparavant, il était réservé aux hommes, signe de virilité et d’audace. C’est Agnès Sorel, la maîtresse de Charles VII qui enfreint la règle. Avec les premières ébauches de taille sont nés les critères esthétiques qui vont féminiser le diamant, pour être aujourd’hui… le meilleur ami des femmes.